Vignol (nivernais Veuniou) est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Histoire
Le nom de Vignoles, diminutif de vigne, est attesté en 1397. Chassy, ferme-château, a un nom qui remonte à l'époque gallo-romaine : « chez Cassius ».
Lallemande, autre ferme-château, fut une seigneurie propriété dès le 11ᵉ siècle des chevaliers de l'ordre teutonique de Jérusalem, dépendante des châtellenies de Neuffontaines et de Monceaux-le-Comte. On l'appelle parfois Chassy-le-Haut. La paroisse, après avoir dépendu de l'abbaye du Réconfort (sur le territoire actuel de Saizy), sera rattachée à Vézelay.
Vauban indique, dans sa Description géographique de l'élection de Vézelay [...] (1697) : « Pays de vignoble, qui rapporte du vin assez commun et du blé. Le commerce consiste dans ses vins ».
À cette époque, Vignol dépend de la paroisse de Teigny. En 1790, la commune de Teigny-Vignol fait partie du canton de Monceaux-le-Comte, qui sera démantelé.
Un incident survient en 1840, les Vignolais refusent de participer aux réparations de l'église de Teigny et demandent la séparation des deux paroisses - qui sera réalisée en 1877. Aux 18ᵉ et 19ᵉ siècles, jusqu'à la catastrophe du phylloxéra, le village vit surtout de la vigne. Il est localement réputé pour son huile de noix. L'hiver 1879 sera fatal aux noyers.
Géographie
La commune s'étend sur les pentes de la vallée de l'Yonne, rivière dont elle est riveraine. Elle culmine au bois du Berceau (prononcer « de Beurchau »). Le bourg est à mi-pente, dominant la source de la Grande Fontaine. Le paysage, très vallonné, est dominé par le bocage - parsemé de bois - entre l'Yonne et le bourg et par l'openfield au-dessus, jusqu'au « sommet » couvert de forêt.
Le sous-sol est calcaire avec des intercalations marneuses (Jurassique inférieur). Les pierres extraites jadis sur place sont gélives.
La commune regroupe le bourg et des écarts : les fermes de Lallemande et de Chassy, le moulin de Raveton, et les hameaux de Gobillot, Prémaison, Poray et le Mazeau.
Activités économiques et culturelles
L'agriculture occupe la plus grande part de la superficie de la commune. 7 exploitations sont en activité, pratiquant la polyculture élevage : céréales/colza et élevage allaitant de bovins (broutards vendus à 1 an).
Sur quelques parcelles résiduelles (moins de 1 hectare en tout), on produit un vin à usage familial.
Vignol compte trois gîtes et chambres d'hôtes (à Poray, Prémaison et au bourg) et un atelier d'artiste peintre.
La forge a fermé en 1974 au décès du dernier maréchal-ferrant. L'école (à classe unique), l'épicerie et l'hôtel ont fermé à la fin des années 1930.
Une sous-station électrique et des lignes moyenne tension procurent des revenus essentiels à la commune, complétés par ceux tirés de l'exploitation des bois communaux.
La population se compose d'agriculteurs, de retraités, de sans emploi, de résidents secondaires et d'actifs qui travaillent à Saizy (maison de repos du Réconfort), à Corbigny, Clamecy ou Avallon.
La revue Insectes est en partie réalisée à Vignol.
Lieux et monuments
Éolienne de 1910 et lavoir
La municipalité décide en 1900 l'implantation d'une éolienne pour élever l'eau captée à la Fontaine de Chésamps, proche de la source de la Grande Fontaine. Le devis de l'ingénieur Lebert pour une éolienne Bollée est approuvé en août 1909 : pylône de 24 mètre de haut et roue pivotante de 5 mètre de diamètre) décidés en 1900. L'inauguration, par le maire Philibert Michel, a lieu en 1910. L'eau est pompée jusqu'à un réservoir enterré au-dessus du bourg et redistribuée vers des fontaines (il reste un spécimen devant la mairie).
L'adduction d'eau sera généralisée dans les étables puis dans les maisons dans les années 1950.
La pompe entraînée par la roue a reçu le renfort d'un moteur électrique (pour pallier l'absence de vent) puis le mécanisme éolien a été abandonné, la roue bloquée. L'eau est actuellement distribuée via un réseau intercommunal.
L'éolienne et le lavoir proche (de construction antérieure) sont classés à l'inventaire des monuments historiques.
Église Saint-Nazaire-et-Saint-Celse
Sise en bordure du bourg, elle est entourée du cimetière d'où l'on jouit d'une vue très étendue sur les paysages des vaux d'Yonne.
La première église du 12ᵉ siècle a été reconstruite à la fin du 15ᵉ siècle. Elle sera restaurée et agrandie dans les années 1870 : remaniement des voûtes, construction du clocher-porche et de la sacristie.
Ce bâtiment, ravalé et aux vitraux refaits en 2005, n'est pas inscrit à l'inventaire des monuments historiques.
Fermes et maisons
Le bâtiment le plus ancien est daté du 16ᵉ siècle. Il subsiste des fermes et des maisons de vigneron anciennes mais plus tardives. Les fermes-châteaux de Lallemande et de Chassy ont été profondément remaniées au milieu du 19ᵉ siècle. La mairie-école est de cette époque, le presbytère de 1886.