Vitry-aux-Loges est une commune française, située dans le département Loiret en région Centre-Val de Loire.
Histoire
Vitry-aux-Loges, par sa position dans la forêt d'Orléans, a constitué un lieu de résidence royale pour la chasse dès l'an mille. En effet, la forêt d'Orléans constitue une forêt royale dans laquelle le fils de Charlemagne, Louis le Débonnaire fut le premier roi à pratiquer la chasse. Après la destruction des logis royaux lors des invasions normandes, un château féodal est alors construit.
Jules Quicherat le présente de la manière suivante:
« C'était une enceinte palissadée, murée peut être, qui renfermait plusieurs maisons de pierre dominées par une grosse tour carrée… Là pouvaient être convoqués et logés les barons du royaume pour les occasions où le roi, mêlant ses affaires au plaisir, voulait présider en ce lieu les assises de sa cour. »
Henri premier, roi de France de 1031 à 1060, est mort le 4 août 1060 au château de Vitry-aux-Loges.
La présence de ce château royal a provoqué l'installation de seigneurs recherchant la protection du roi et aussi dans l'espoir de s'en attirer ses bonnes faveurs. On trouve ainsi trois habitations seigneuriales défensives : la Motte, Le Plessis et Vaux.
Durant le haut Moyen Âge, Vitry-sur-Loges constitue le siège de plusieurs juridictions: une Châtellenie (mars 1268), une Prévôté (fin XIIème) et un Baillage (vers 1184). Les magistrats résidaient dans ces domaines seigneuriaux.
Le 21 février 1987, Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron (1959-2006), et Georges Cipriani, membres de l'organisation terroriste Action directe, ont été arrêtés dans la ferme de la Chênetière.
Toponymie
Du bas latin Victoriacus. Gentilice Victorius, formé sur le surnom Victor = le vainqueur, et suffixe acus. Victoriacum, avec un o bref qui disparaît, aboutit régulièrement à Victri, Vitri, Vitré ou Vitray.
Aurelianenses sensim dehinc visitat agros, Victriacum villam jam Pius ingreditur, 818 (Ermoldus Nigellus, De rebus gestis Ludovici Pii, Historiens de France, tome 6, page 43, vers 275-276) ; Vitriacus, 11ᵉ siècle (De Ministerio Arnulfi, Pouillé de Sens, page 323) ; Actum Vitriaci, 1128, 1139 (Archives Départementales du Loiret-H, abbaye de la Cour-Dieu) ; De Vitriaco in Legio, 1190 (Actes de Philippe Auguste, tome 1, page 380) ; Vitriacum in Logiis, mars 1268 (Mercure de France, septembre 1735, Lettre de saint Louis) ; Vitri, 1299 (Archives Départementales du Loiret-E, seigneurie de Châlette) ; Datum apud Vitriacum in Logio, 19 novembre 1317 (Archives Nationales-JJ 58, folio 2, numéro 23) ; Vitry, février 1357 (Archives Nationales-JJ 84, numéro 761, folio 378 verso) ; Vitry au Loge, janvier 1388 (Archives Nationales-JJ 132, numéro 12, folio 6) ; Vitry, septembre 1412 (Archives Nationales-JJ 166, numéro 372, folio 243 verso) ; Vitry aux Loges, octobre 1442 (Archives Nationales-JJ 176, numéro 242, folio 191) ; Vitry, 1740 (Bibliothèque Municipale d'Orléans, Ms 995, folio 267) ; Vitry aux Loges, 18ᵉ siècle (Carte de Cassini).
Selon certains : Loges = nom primitif de la forêt d'Orléans. Clairière de défrichement dans la forêt de d'Orléans.
Le toponyme « Loges » remonte au Moyen Âge, époque des grands travaux de déforestation (surtout entre le 11ᵉ et 13ᵉ siècles). Dans la France médiévale, on appelait « loge » une hutte ou une cabane couverte de feuillages qui constituait une habitation temporaire pour des bûcherons, des défricheurs de forêts. Ce pouvait être aussi un abri pour des ouvriers employés à la construction d'un château. On désignait aussi sous ce terme de petits édifices précaires construits par les cultivateurs pour abriter certaines récoltes ou du matériel agricole. Le terme dérive du francique laubja (=cabane), la racine se trouve dans le mot d'allemand moderne Laube (=tonnelle). Dans l'Orléanais on appelle également parfois loge une forêt non continue où certains bois forment des massifs (en entend parler parfois de forêt des loges), mais ce terme vient du francique leadiga (=[forêt] publique, n'appartenant pas au seigneur).
Entre le 11ᵉ et 13ᵉ siècles, les seigneurs poussèrent en effet les paysans à défricher forêts et terres incultes afin d'augmenter la production agricole. Les champs gagnés sur la forêt, pleins d'humus, et fertilisés par les cendres des arbres abattus et brûlés, avaient des rendements plus importants que les autres.
La loge ou cul-de-loup est en fait le nom donné à l'habitat précaire des bûcherons qui vivaient sur leur lieu de travail.
On fête d'ailleurs cet héritage durant la foire des loges, où une loge est reconstituée afin que chaque Vitriote puisse se replonger dans l'histoire du village.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le bief de Vitry-aux-Loges du canal d'Orléans.
- Le château de Vaux - 15ᵉ siècle - privé.
- Le château du Plessis-Loiret.
- Église Saint-Médard (15ᵉ siècle - retable du 17ᵉ siècle).
Personnalités liées à la commune
- Henri Ier (roi de France), y décède en 1060.
- Frédéric Vitoux, écrivain et académicien français, est né en 1944 dans la commune.