Ivo Livi, dit Yves Montand, né le 13 octobre 1921 à Monsummano Terme (Italie) et mort le 9 novembre 1991 à Senlis (France), est un chanteur et acteur français d'origine italienne, naturalisé en 1929. Issu d'une famille ayant fui l'Italie fasciste, le jeune Ivo Livi grandit à Marseille et... Lire la suite
Ivo Livi, dit Yves Montand, né le 13 octobre 1921 à Monsummano Terme (Italie) et mort le 9 novembre 1991 à Senlis (France), est un chanteur et acteur français d'origine italienne, naturalisé en 1929.
Issu d'une famille ayant fui l'Italie fasciste, le jeune Ivo Livi grandit à Marseille et se passionne pour le cinéma, notamment pour les comédies musicales américaines, admirant Fred Astaire et ses numéros de claquettes. D'abord dans les cabarets marseillais, puis dans des salles et en tournée, grâce à son producteur Émile Audiffred, il se fait un nom dans la chanson et finit par monter à Paris après la guerre. Grâce au soutien d'Édith Piaf, il devient une vedette du music-hall français, avec des chansons comme Les Feuilles mortes, C'est si bon, Mais qu'est-ce que j'ai ?, Rien dans les mains, rien dans les poches ou encore La Bicyclette.
Son succès musical l'amène vers le cinéma. Il parvient à s'imposer en tant qu'acteur avec son premier grand rôle dans Le Salaire de la peur (1952), film multiplement récompensé, ainsi qu'au théâtre dans Les Sorcières de Salem en 1955. Son passage sur les scènes de Broadway le conduit à tourner Le Milliardaire (1960), film musical hollywoodien, où il joue aux côtés de Marilyn Monroe. La consécration critique arrive avec la trilogie politique de Costa-Gavras (Z, L'Aveu et État de siège), qui lui confère son statut d'acteur engagé.
Acteur à succès tout au long des années 1960, 1970 puis 1980, il tourne sous la direction de grands réalisateurs français tels que Henri-Georges Clouzot, Jean-Pierre Melville, Henri Verneuil, Costa-Gavras, Claude Sautet ou encore Alain Corneau, alternant les drames, les films politiques, les polars et les comédies. Beaucoup de ses films sont devenus des classiques du cinéma français, comme Paris brûle-t-il ? (1966), Le Diable par la queue (1969), Le Cercle rouge (1970), La Folie des grandeurs (1971), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul… et les autres (1974), Le Sauvage (1975), Police Python 357 (1976), I… comme Icare (1979) et le diptyque Jean de Florette / Manon des sources (1986).
Connu pour son engagement politique à gauche, Montand interprète de nombreux films et chansons engagés, dont ceux de Costa-Gavras dénonçant les extrémismes. Militant du Mouvement de la paix et des Droits de l'homme, il donne notamment un récital à l'Olympia en soutien aux Chiliens après le coup d'État de Pinochet. Dans les années 1980, son revirement idéologique sera total, il adhèrera au courant d'idées du libéralisme.
Avec Simone Signoret, qu'il épouse en 1951, il forme l'un des couples les plus célèbres du cinéma français.
Biographie
Famille et jeunesse
Ivo Livi, fils de Giovanni Livi et Giuseppina Simoni (1893-1971), naît à Monsummano Alto, en Toscane (Italie), un an avant l'arrivée au pouvoir de Benito Mussolini (le 31 octobre 1922) et la mise en place du régime fasciste. Il est le dernier d'une fratrie de trois enfants (sa sœur Lydia (1915-2003), et son frère aîné Giuliano — Julien — (1917-1994)). Il est issu d'une famille ouvrière et militante, qu'il vénérera toute sa vie, et qui lui transmet son attachement pour le communisme.
En 1923, en raison de ses activités militantes communistes, le père d'Ivo Livi voit son atelier incendié. Il fuit alors les persécutions de l'Italie fasciste, amenant avec lui toute sa famille. Il souhaite émigrer vers États-Unis et ils sont en transit à Marseille. Mais le consulat américain ne délivre plus de visas en raison de nouvelles restrictions à l'immigration. La famille est alors bloquée dans la cité phocéenne, et s'installe dans un des quartiers industriels et ouvriers du Nord de la ville, où se trouve une importante communauté toscane. Ivo n'a que deux ans à ce moment-là. Son père crée une petite fabrique de balais dans le quartier des Crottes. Ses deux aînés quittent rapidement l'école pour gagner leur vie : Lydia devient coiffeuse, et son frère Julien serveur de café, et fervent militant communiste. L'enfance d'Ivo est difficile matériellement ainsi que moralement. Il est en effet considéré comme un « immigré rital ». C'est à cette époque qu'il se passionne pour le cinéma et notamment pour les comédies musicales américaines, en particulier celles de son idole, Fred Astaire, et ses numéros de claquettes.
Par décret du 20 janvier 1929, la famille Livi obtient la nationalité française et Ivo voit son prénom francisé en Yves. La même année, la famille déménage dans le quartier de La Cabucelle, dans l'impasse des Mûriers. Les conséquences de la Grande Dépression ruinent le père d'Yves qui se voit contraint de déposer le bilan de la fabrique familiale de balais en 1932. Yves a onze ans et est nettement plus grand que la moyenne des enfants de son âge lorsqu'il falsifie ses papiers pour se faire engager dans une fabrique de pâtes (la loi interdit le travail avant l'âge de quatorze ans). Il sera encore livreur, également serveur dans la confiserie « Mignon » avant d'être à quatorze ans apprenti dans le salon de coiffure pour dames où travaille sa sœur Lydia, et passe avec succès un CAP de coiffeur. Il travaille par la suite sur les docks de Marseille.
Ascension
En 1938, à l'âge de dix-sept ans, Yves Livi décroche une place de « chauffeur de salle » dans un cabaret de music-hall de Marseille. Par la suite, il participe à un spectacle dont la première partie accueille des débutants. Il chante Trenet, C'est la vie, Boum, Chevalier, On est comme on est et se livre à des imitations de Fernandel et de personnages de Walt Disney. L'organisateur du spectacle, Francis T (de son vrai nom Trotobas, alias Berlingot), le prend sous son aile et lui conseille de se trouver un nom de scène. Yves Livi devient Yves Montant — orthographié alors avec un « t » — pseudonyme choisi en souvenir de sa mère. En effet, par un mélange d'italien et de français, elle lui disait, afin qu'il monte à leur appartement : « Ivo, monta ».
Francis T, chanteur-parodiste, organisateur et animateur de spectacles devient alors son premier imprésario et l'accompagne de 1938 à 1941. Il prend des cours de chant avec Marguerite Francelli à partir de l'été 1937. Le débutant, de temps à autre, décroche quelques engagements ; sur scène, il est accompagné au piano par Mado, la fille de son professeur de chant. Ses galas le conduisent parfois jusqu'à Narbonne et Toulouse et, au début de 1940, son nom attire le public. Montand ambitionne alors de passer à l'Alcazar de Marseille.
Le 21 juin 1939, il est sur la scène de l'Alcazar de Marseille, le public est conquis par son tour de chant qui mêle aux reprises des créations originales. Mais la guerre éclate et remet tout en cause pour celui qui ambitionnait de monter à Paris tenter sa chance.
Yves Montand se retrouve manœuvre aux « Chantiers et Ateliers de Provence ». Un emploi qu'il finit par perdre et, ne retrouvant pas de travail, il décide de chercher des engagements comme chanteur. Il passe dans des cafés, des cabarets modestes, des cinémas où il chante durant l'entracte. Il trouve un emploi de docker et chante encore parfois le dimanche. Francis T, en janvier 1941, lui permet de reprendre à plein temps la chanson.
Au début de l'été 1941, Yves Montand se produit une seconde fois à l'Alcazar et obtient un triomphe. Il est remarqué par le producteur Émile Audiffred, qui prend en charge sa carrière. Avec lui le chanteur suit des cours de danse et affine son jeu de scène, et lui présente Reda Caire pour travailler sa façon de chanter et sa diction. Ce dernier en fait son « secrétaire » particulier. Emmanuel Bonini, un biographe de Montand, soutient que cette « couverture » a pu cacher une relation plus intime. Audiffred le fera chanter au Colisée Plage à Marseille et à Lyon en première partie de Rina Ketty. À Marseille, il obtient un nouveau succès avec son passage au Théâtre de l'Odéon. Il chante à Aix, Nice, Toulon…
À la rentrée 1941, Émile Audiffred, surnommé « Audi », monte la revue Un soir de folie dont Yves est la vedette. Pour cela, il a besoin d'un répertoire original. Hubert Melone, alias Charles Humel, un auteur-compositeur aveugle, lui écrit deux chansons : Y'a du swing partout, qu'il n'enregistrera jamais, et Dans les plaines du Far-West, qui sera son premier vrai succès Envoyé aux chantiers de la jeunesse créés par Vichy, il y reste presque une année durant, puis reprend la scène. En cette période, malgré l'occupation, il gagne assez bien sa vie, mais doit régulièrement prouver que son nom Livi ne dissimule pas en fait celui de Lévy. Risquant enfin d'être envoyé en Allemagne, afin d'éviter le service du travail obligatoire (STO), il décide, en accord avec Émile Audiffred, de partir pour Paris.
En 1944, fraîchement débarqué dans la capitale, épaulé par Audiffred et le comédien Harry Max, Montand se produit au théâtre de l'ABC en février. Par la suite il joue à Bobino, aux Folies-Belleville et au célèbre Moulin Rouge, où il passe grâce aux relations d'Émile Audiffred, fin juillet, en première partie d'Édith Piaf. Cette rencontre est décisive pour Montand, désormais soutenu par la déjà célèbre chanteuse et ses conseils avisés sur le métier et la vie d'artiste. Piaf lui apporte la reconnaissance d'un public élargi et le présente à de nombreux futurs collaborateurs : Loulou Gasté, Jean Guigo, Henri Contet, Louiguy, Marguerite Monnot, Philippe-Gérard… Une idylle naît, mais ils doivent s'aimer en secret car Piaf est alors - pour un temps encore - la maîtresse d'Henri Contet.
Le chanteur, sous l'influence d'Édith, peaufine ses entrées en scène, abandonne son accent méridional, se constitue un nouveau répertoire et renouvelle son jeu de scène. Peu à l'aise dans « son nouveau costume », en tournée avec Piaf, durant l'automne 44, Montand ne convainc pas vraiment le public. Le chanteur emporte son adhésion, en février 1945 au Théâtre de l'Étoile, une fois encore en première partie d'Édith Piaf, laquelle lui a écrit plusieurs chansons, notamment Elle a… qui obtient du succès.
Le 15 mai 1945, il enregistre pour la première fois pour la marque Odéon : Luna Park, Dans les plaines du Far West, Elle a…, Il fait des…. En octobre, Édith Piaf permet à Montand de chanter en vedette à l'Étoile. Durant sept semaines, il obtient un considérable succès, qu'il prolonge à l'Alhambra. La carrière du chanteur est définitivement lancée.
La même année, il débute au cinéma dans Étoile sans lumière de Marcel Blistène, avec Édith Piaf en vedette. En 1946, il obtient un succès d'estime avec Les Portes de la nuit de Marcel Carné qui est un échec critique et commercial. Yves Montand partage la vedette avec Nathalie Nattier, vedettes par défaut de rôles initialement prévus pour Jean Gabin et Marlène Dietrich. Le chanteur fera encore quelques films, avant de trouver la consécration au cinéma en 1952.
En 1946, Édith et Yves se séparent, à l'initiative de Piaf qui juge que le talent de Montand lui fait quelque peu de l'ombre.
Six nouvelles chansons sont enregistrées en novembre, puis il passe au Club des Cinq, un cabaret Faubourg-Montmartre. Francis Lemarque est présent dans le public et enthousiasmé par la performance de Montand, il lui propose trois chansons : Ma douce vallée, Bal, petit bal et Tueur affamé. Cela scelle le début d'une collaboration fructueuse et Montand, qui se réserve l'exclusivité sur les chansons de Lemarque, lui devra quelques-uns de ses plus grands titres.
Début 1947, le chanteur passe en vedette à l'ABC. Il signe un contrat de sept ans avec la Warner, qu'il finira par juger trop contraignant et qu'il dénoncera plus tard. Attaqué en justice, l'affaire se conclut sans préjudice pour lui. En octobre 1947, il chante Mais qu'est-ce que j'ai ? (musique d'Henri Betti et paroles d'Édith Piaf) au Théâtre de l'Étoile et l'enregistre le 3 novembre. L'année suivante, il enregistre trois autres chansons composées par Henri Betti qui seront des succès : C'est si bon (paroles d'André Hornez) le 11 mai, Maître Pierre (paroles de Jacques Plante) et Rien dans les mains, rien dans les poches (paroles d'André Hornez) le 14 décembre.
Montand se console de la rupture avec Piaf en multipliant ses prestations sur scène. Il participe à l'opérette Le chevalier Bayard qui est un échec, sans que son succès personnel en soit entaché. Cette année-là, il engage le pianiste Bob Castella, qui pour les quarante-quatre années à venir sera son accompagnateur. Grâce à Jacques Prévert, il rencontre le guitariste Henri Crolla, qui sera emporté par un cancer en 1960.
Fort de cette fructueuse collaboration, le chanteur, plus jazzy, plus swing, enchaîne les enregistrements : Clopin-clopant, À Paris, Les cireurs de souliers de Broadway, Les enfants qui s'aiment - ces deux dernières sont signées Prévert - Clémentine… Le 2 mai 1949, il enregistre Les Feuilles mortes,.
En 1948, son producteur, Émile Audiffred, meurt prématurément, Yves Montand fera une pause de trois ans au Music-hall. Prévert lui fait découvrir La Colombe d'Or, une auberge de Saint-Paul-de-Vence. Il y devient un habitué et c'est là qu'il rencontre Simone Signoret le 19 août 1949. C'est un coup de foudre, ils ne se quittent plus. L'actrice met un temps sa carrière entre parenthèses et après son divorce avec le réalisateur Yves Allégret - de leur union est née Catherine Allégret - ils vivent place Dauphine.
En mars 1951, le chanteur triomphe avec un tour de chant de vingt-deux chansons, qui marque l'histoire du music-hall et influencera nombre de chanteurs qui s'essayeront au one-man-show. En 1953, ce tour de chant restera à l'affiche à l'Étoile pendant 8 mois à guichets fermés, un record, et ce sera le premier double album 33 T enregistré en live (toujours disponible en CD) qui reste une leçon de music-hall toujours exemplaire.
Le 22 décembre 1951, Simone Signoret et Yves Montand se marient à la mairie de Saint-Paul-de-Vence et deviennent l'un des couples français les plus en vogue du monde du spectacle.
L'accès à la gloire
En 1953, Montand, avec le film d'Henri-Georges Clouzot Le Salaire de la peur, obtient son premier rôle marquant au cinéma. Cette année-là, le film obtient le Grand Prix du Festival de Cannes (ancêtre de la Palme d'or). La même année, la chanson Quand un soldat, datée de 1952, chantée par Montand et écrite par Francis Lemarque est interdite.
En 1954, le couple achète une propriété à Autheuil-Authouillet, en Normandie. Cette demeure devint par la suite un haut lieu pour des rencontres artistiques et intellectuelles. Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Luis Buñuel, Jorge Semprún y séjournent régulièrement. Le couple milite en faveur de ses idées de gauche et est bientôt catalogué « compagnon de route » du Parti communiste français (PCF).
En 1955, Montand et Signoret se produisent au théâtre avec la pièce Les Sorcières de Salem de l'écrivain Arthur Miller. Traduite et adaptée en français par Marcel Aymé, elle est présentée pour la première fois au Théâtre Sarah Bernhardt à Paris, dans une mise en scène de Raymond Rouleau. Le succès est tel que les représentations durent jusqu'à Noël 1955.
En 1956, il s'apprête à entamer une tournée de music-hall en URSS, lorsque le 23 octobre les chars de l'Armée rouge envahissent Budapest, en Hongrie (insurrection de Budapest). Montand décide malgré tout de chanter devant les Soviétiques à Moscou, où il rencontre le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev. L'entretien dure quatre heures, et Montand demande personnellement des explications au chef du Kremlin sur les raisons de l'invasion de la capitale hongroise.
En 1957, accompagné de Simone Signoret, (et ses musiciens, Bob Castella, Henri Crolla, Emmanuel Soudieux, Roger Paraboschi, et Marcel Azzola, qui remplace Freddy Balta pour la tournée en URSS), il entreprend une tournée triomphale dans tous les pays du Bloc de l'Est. Cependant, il en revient profondément désabusé, déçu de ce qu'il a vu de l'application concrète du communisme dans ces pays de l'Europe de l'Est. Ses convictions dans ce système politique étant enracinées en lui avant tout par les profondes croyances familiales, surtout paternelles, il aura beaucoup de mal à les réfuter et mettra du temps à reconnaître ses erreurs de jugement.
En 1959, il est engagé par le producteur Norman Granz et, une fois les visas accordés, accompagné par Simone Signoret, il part pour les États-Unis, où, à partir du 22 décembre, il se produit à Broadway durant trois semaines. Le soir de la première, il est applaudi par de nombreuses célébrités : Montgomery Clift, Lauren Bacall, Ingrid Bergman et Marilyn Monroe. Le chanteur triomphe, obtient pas moins de seize rappels ; le lendemain, la presse ne tarit pas d'éloge sur sa prestation. Il chante ensuite à Hollywood, San Francisco et Montréal. Montand conquiert l'Amérique. Il accède alors au statut de vedette internationale : il se produira à New York en 1961 et sera de retour à Broadway en 1963. Il accomplit également avec succès plusieurs tournées à travers le monde, au Canada et au Japon.
À cette époque, il danse à la télévision avec Dinah Shore, et c'est grâce à cette apparition sur la chaîne NBC qu'il se voit proposer un rôle dans le film Le Milliardaire de George Cukor, avec Marilyn Monroe.
En janvier 1960, Signoret et Montand au Beverly Hills Hotel de Los Angeles sympathisent avec leurs voisins Arthur Miller et Marilyn Monroe, alors époux à la ville. En avril, Signoret reçoit l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Les Chemins de la haute ville de Jack Clayton, puis part à Rome pour un prochain tournage. Miller, lui, s'envole pour l'Irlande. Marilyn et Montand tournent à Hollywood le film de George Cukor. Bientôt, ils sont bien plus l'un pour l'autre que des partenaires de cinéma… Leur brève liaison alimente la presse, brise le couple Miller-Monroe, alors que Simone Signoret donne le change face à la presse à scandale.
Il tourne encore Sanctuaire de Tony Richardson avec Lee Remick pour partenaire, puis déclinant plusieurs autres propositions, il rentre en France. Cette infidélité de Montand brise définitivement une bonne partie de la confiance que Simone Signoret portait en elle-même. Yves Montand, de son côté, demeure un séducteur impénitent. Bien que l'équilibre du couple soit profondément affecté par cet épisode, que Signoret en son for intérieur a très mal vécu, ils resteront unis jusqu'à la mort de Simone Signoret, en 1985.
En octobre 1961, Montand triomphe encore à Broadway, au Golden Theatre, où il chante durant huit semaines. L'année suivante, il effectue une longue tournée qui le mène de l'Angleterre au Japon. Début 1963, il chante à Paris à l'Étoile, où, bien que sa popularité soit sans faille, il constate que tout est en train de changer dans le métier. Il peine à trouver des titres nouveaux, et Francis Lemarque, à l'instar des Brassens, Brel, Ferré, Aznavour et autres Gainsbourg ou Nougaro, interprète désormais ses propres créations. Une autre génération, dont un certain Johnny Hallyday, bouleverse tout et Montand est conscient que sa grande période d'artiste de music-hall s'achève.
En 1963, il fait la narration dans le film Le Joli mai de Chris Marker et Pierre Lhomme, et y interprète la chanson Joli Mai, adaptation par Michel Legrand de la chanson populaire russe Odinokaya garmon' (russe : Одинокая гармонь, littéralement, « accordéon solitaire ») composée par Boris Mokrousov. Les paroles du poète Mikhaïl Issakovski n'ont pas été conservées dans cette version française.
À partir de 1964, il se consacre presque exclusivement à sa carrière d'acteur et ne reviendra à la scène que de façon épisodique. C'est à partir de 1965 qu'il s'impose définitivement au cinéma. La rencontre avec Costa-Gavras, avec qui il tourne Compartiment tueurs en est la clef de voûte. Il tourne avec Alain Resnais, René Clément, Claude Lelouch, Philippe de Broca, Jean-Pierre Melville, Gérard Oury, Jean-Luc Godard… et devient l'un des acteurs fétiches de Claude Sautet avec qui il tourne trois films. Durant les années 1970, l'acteur alterne drames, films engagés et comédies et s'impose comme l'un des acteurs français les plus populaires.
Costa-Gavras, qui en 1969 a réalisé Z, dénonçant le régime des colonels grecs, adapte en 1970 L'Aveu d'Artur London publié en 1968. Ce dernier, né à Prague en 1915, entré aux Jeunesses communistes à l'âge de quatorze ans, fut des Brigades internationales anti-franquistes, résistant en France, et déporté à Mauthausen. Après la guerre, il devient vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie, il sera arrêté en 1951 et accusé de trahison lors d'un procès stalinien à Prague en 1952, au cours duquel onze condamnations à mort sont prononcées. Artur London en réchappera, et sera réhabilité en 1956. Le film L'Aveu s'achève sur l'arrivée des chars soviétiques à Prague en 1968. Cette fois encore, Costa-Gavras a coécrit le scénario avec Jorge Semprun, mais c'est l'interprétation magistrale d'Yves Montand qui retiendra l'attention et permettra de faire comprendre au grand public l'ampleur de la répression dans les pays du bloc soviétique. L'exemple du courage d'Artur London suffit pour dénoncer les méthodes staliniennes des régimes communistes.
En septembre 1968, Yves Montand redevient chanteur le temps de se produire à l'Olympia. Il crée La bicyclette et Mon frère.
Cette même année, son engagement et ses convictions politiques connaissent un revirement complet : après l'écrasement du Printemps de Prague, sa rupture avec le parti communiste français est définitive.
En février 1974, pour soutenir les réfugiés chiliens et condamner le coup d'état du capitaine-général Pinochet, il donne un récital unique à l'Olympia. La préparation de ce tour de chant donne lieu à un film de Chris Marker La Solitude du chanteur de fond, dans lequel on voit les répétitions avec son pianiste Bob Castella et son interprétation, entre autres, du Temps des cerises.
Un monument de la chanson et du cinéma
Le début des années 1980 marque le grand retour d'Yves Montand à la chanson et à la scène, après treize ans d'absence (à l'exception du concert de 1974). Le chanteur enregistre l'album Montand d'hier et d'aujourd'hui, publié en 1980, qui donne lieu à un quatrième show télévisé de Jean-Christophe Averty ; l'album remporte un grand succès avec plus d'un million d'exemplaires vendus, ce qui le certifie deux fois disque d'or. Montand triomphe ensuite sur la scène de l'Olympia, à guichets fermés trois mois durant, du 7 octobre 1981 au 3 janvier 1982. À presque soixante ans, il livre une prestation énergique, seul en scène, avec un chapeau, une canne et une chaise. Le succès est tel que, après s'être produit en province de mars à juillet, il revient à l'Olympia durant l'été pour de nouvelles représentations, du 20 juillet au 14 août. Fin août, il entame une tournée mondiale, qui le conduit au Brésil, aux États-Unis, au Canada et au Japon. Ce retour triomphal est aussi son dernier passage au music-hall. Il fête son soixantième anniversaire sur scène à l'Olympia. La captation de la tournée par Guy Job sort en 1983 sous le titre Montand International,.
Dans les années 1980, Yves Montand milite pour les droits de l'homme et s'engage en faveur du syndicat polonais Solidarnosc de Lech Wałęsa, en décembre 1981.
Le 30 septembre 1985, alors qu'il tourne les films Jean de Florette et Manon des Sources de Claude Berri d'après Marcel Pagnol, Simone Signoret meurt d'un cancer du pancréas à l'âge de soixante-quatre ans.
En 1989 il préside le jury du Festival international du film de Tokyo.
La dernière compagne d'Yves Montand sera Carole Amiel, son assistante sur la tournée de 1982, avec qui il entretenait déjà une liaison au moment où disparaissait Signoret. Il a eu avec elle son seul enfant, Valentin, né le 31 décembre 1988.
Il tourne encore trois autres films : Trois Places pour le 26 de Jacques Demy (1988), Netchaïev est de retour de Jacques Deray (1991) et IP5 de Jean-Jacques Beineix.
Décès
Le 9 novembre 1991 à 13 heures 50, Yves Montand meurt à Senlis d'un infarctus du myocarde à l'âge de 70 ans, le lendemain du dernier jour de tournage du film IP5 de Jean-Jacques Beineix (à la fin duquel son personnage, lui aussi, meurt d'une crise cardiaque). L'acteur-chanteur ambitionnait de faire sa rentrée sur la scène de Bercy au printemps 1992,.
Pour les besoins du scénario, protégé par une combinaison de plongeur sous ses vêtements, il s'était baigné, fin septembre, dans un lac glacé des étangs de Commelles dans la forêt de Chantilly, près de Senlis. Après le tournage d'un dernier raccord, Montand ressent un malaise. « Avec tout ce que j'ai vécu, j'ai eu une vie tellement formidable que je ne regretterai pas de partir », déclare-t-il à l'un des pompiers dans l'ambulance. Il meurt à l'hôpital de Senlis et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise aux côtés de Simone Signoret, la seule femme à laquelle il a été marié.
Devant le 114, boulevard Saint-Germain à Paris et dernier domicile parisien de l'acteur chanteur, une silhouette de roses rouges et blanches a été dressée en hommage éphémère à l'homme de scène.
À ses obsèques le 13 novembre 1991, furent présents entre autres Jean-Louis Livi, son neveu, Catherine Allégret, sa belle-fille, Jean-Pierre Castaldi, son gendre, Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Jack Lang, le sculpteur César, la marraine de Valentin Christine Ockrent, Bernard Kouchner, Gérard Depardieu, Claude Sautet, Alain Corneau, Claude Berri, André Glucksmann, Gérard Oury, Michèle Morgan, Danièle Thompson, Jean-Paul Rappeneau, Jorge Semprun, François Léotard, Léon Schwartzenberg, Olivier Martinez, Jean-Jacques Beineix, Serge Reggiani, François Périer, Costa-Gavras, Miou-Miou ou encore Daniel Auteuil.
Vie privée
En août 1949, Yves Montand rencontre Simone Signoret en vacances à Saint-Paul-de-Vence. C'est le coup de foudre. Elle quitte Yves Allégret pour le suivre, avec sa fille Catherine Allégret, ils se marient en décembre 1951.
En 1960, lors du tournage d'un film en commun Le Milliardaire, Yves Montand et Marilyn Monroe, entretiennent une liaison qui a duré plusieurs semaines, elle a pris fin après avoir été dévoilée par la presse américaine.
En septembre 1985, il vit le drame de la disparition de Simone Signoret et fait la connaissance, lors du tournage de Manon des sources, d'une jeune assistante, Carole Amiel, dernière femme de sa vie et mère de son unique enfant, Valentin, né le 31 décembre 1988. Invitée de l'émission « On va se gêner » de Laurent Ruquier sur la station Europe 1 en novembre 2011, Carole Amiel révèle qu'elle avait croisé Yves Montand sur une route de Saint-Paul-de-Vence alors qu'elle avait 14 ans. Elle avait ensuite entretenu une relation amicale avec lui jusqu'à l'âge de 20 ans, moment où cette relation a « évolué en relation amoureuse ». Au moment de la naissance de Valentin, Montand est âgé de 67 ans.
En 1989, Anne Drossart, ex-comédienne, engage une action en recherche de paternité au nom de sa fille Aurore, née le 6 octobre 1975, pour démontrer que l'acteur est le père d'Aurore. En avril 1990, le tribunal de Paris demande une analyse sanguine mais Yves Montand refuse de son vivant de se soumettre à cette expertise biologique et conteste la validité des témoignages suggérant des « relations stables et continues » entre lui et Anne Drossart. Ce refus des témoignages (dont celui de Claude Sautet) entraîne l'ouverture d'une instruction pénale qui conclut deux ans plus tard, en 1993, à l'existence confirmée de cette relation. Le tribunal de grande instance de Paris, par un jugement du 6 septembre 1994 tirant les conséquences probatoires d'un tel refus et s'appuyant sur les conclusions de l'instruction pénale ainsi que « sur la grande ressemblance de la jeune fille », déclare la paternité d'Yves Montand. Les ayants droit d'Yves Montand (Catherine Allegret et Carole Amiel) saisissent la cour d'appel deux ans plus tard, en 1996, pour obtenir la réformation de la décision. Toutes les parties au procès sollicitent du juge que soit autorisée une expertise comparative d'ADN post-mortem. Sa dépouille est exhumée nuitamment les 11 mars et 11 juin 1998, trois experts remettent à la cour d'appel de Paris leur rapport concluant à la « non-paternité » d'Yves Montand. Les Drossart, défendus par Gilbert Collard, se pourvoient en cassation en 1999. L'année 2001 marque la fin de la procédure avec le rejet du pourvoi en cassation.
Son petit-fils adoptif, Benjamin Castaldi, dans son livre Maintenant, il faudra tout se dire (éditions Albin Michel, 2004), soutient qu'il y aurait eu une liaison amoureuse filialement perturbante, à la fois dite et non dite et connue de Signoret, entre Yves Montand et sa mère Catherine Castaldi née Allégret, fille de Simone Signoret, élevée par Montand et tout juste majeure.
En 2005, quatre mois après les affirmations de son fils Benjamin Castaldi, Catherine Allégret évoque ladite relation avec son beau-père, dans un livre intitulé Un monde à l'envers, dans lequel elle écrit qu'il se serait livré à des attouchements sur elle au moins une fois quand elle était enfant et qu'il aurait longtemps gardé plus tard une « attitude plus qu'équivoque » à son égard.
|
|
|
|
Élie Allégret (1865-1940) |
|
Suzanne Ehrhardt (1869-1950) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
André Kaminker (1888-1961) |
|
Georgette Signoret (1896-1984) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Giovanni Livi (1891-1968) |
|
Guiseppina Simoni (1893-1971) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Marc Allégret (1900-1973) |
|
Renée Naville (1909-2000) |
|
|
|
|
Yves Allégret (1905-1987) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Simone Signoret (1921-1985) |
|
|
|
|
|
Yves Montand (1921-1991) |
|
|
|
|
|
|
Carole Amiel (1960) |
|
|
|
|
|
Giuliano Livi (1917-1994) |
|
Elvire Nutini (1917-1993) |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
Gilles Allégret (1936-1955) |
|
Maurice Vaudaux (1949) |
|
|
|
Catherine Allégret (1946) |
|
|
|
|
|
|
|
Jean-Pierre Castaldi (1944) |
|
|
|
|
|
Corinne Champeval (1966) |
|
Valentin Livi (1988) |
|
Florence |
|
Tanya Lopert (1942) |
|
Jean-Louis Livi (1941) |
|
Caroline Silhol (1949) |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Clémentine Vaudaux (1984) |
|
Valérie Sapienza |
|
Benjamin Castaldi (1970) |
|
|
Flavie Flament (1974) |
|
|
Aurore Aleman (1977) |
|
Giovanni Castaldi (1990) |
|
Paola Castaldi (1996) |
|
Margot Livi (2019) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Julien Castaldi (1996) |
|
Simon Castaldi (2000) |
|
Enzo Castaldi (2004) |
|
Gabriel Castaldi (2020) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Montand et la politique
L'origine prolétarienne d'Yves Montand, issu d'un milieu communiste, est d'abord exploitée pour sa carrière de chanteur (J'aime flâner sur les grands boulevards, Luna Park), mais nourrit ensuite son engagement politique, empreint de coups de gueules, de ferveur, de lucidité (la reconnaissance de son aveuglement devant le stalinisme) et de fidélité aux idéaux de gauche : en 1973, après le coup d'État de Pinochet, il décide brutalement de remonter sur scène par soutien au peuple chilien, démarche filmée par Chris Marker dans La Solitude du chanteur de fond. Sa proximité avec les milieux communistes lui vaut d'être fiché et suivi par les Renseignements généraux et d'y disposer d'un numéro de dossier dès 1949.
Dans les années 1980, il connaît un revirement idéologique et adhère au courant d'idées du libéralisme, qui arrive alors en France, promu par le courant de pensée TINA : There is no alternative. Dans l'émission télé pédagogique Vive la crise ! (22 février 1984) suivie par 20 millions de personnes, il prône un « capitalisme libéral » tout en avouant ne rien connaître à l'économie. Pendant ces années, Montand devient l'objet médiatico-politique qui l'installe à la Une de magazines. Plusieurs émissions de télévision dans lesquelles il apparaît réalisent d'importantes audiences. Vive la crise ! lança l'hypothèse que Montand se présenterait à l'élection présidentielle de 1988. Plusieurs sondages prometteurs indiquaient que 30 à 36 % des Français seraient prêts à voter pour lui, alors surnommé le « Ronald Reagan français »,,.
À la suite de l'émission Questions à domicile du 12 décembre 1987, dont il est l'invité, et pour laquelle il touche un cachet de 800 000 francs, Montand crée pour se défendre une polémique autour du cachet des personnages politiques participant à des émissions de télévision.
Il est l'acteur principal de la trilogie de Costa-Gavras dénonçant les extrémismes :
- Z (1969), où il incarne Grigoris Lambrakis, un député de gauche assassiné par des fascistes, ce qui mènera au régime des colonels en Grèce ;
- L'Aveu (1970) où il incarne le vice-ministre tchèque Artur London incarcéré par le régime communiste ;
- État de siège (1972) où il incarne un agent américain, inspiré de Dan Mitrione, conseiller d'un régime militaire sud-américain, enlevé par l'extrême gauche.
Malgré ses engagements et soutiens publics, il n'a jamais appartenu à un parti politique, mais fut militant du Mouvement de la paix et des droits de l'homme.
Montand l'acteur
Après une carrière fructueuse dans la chanson, Yves Montand parvient à s'imposer au cinéma. Au gré des tournages, il devint un acteur de premier plan tant pour la critique que pour le public. Le Salaire de la peur reste son meilleur chiffre en termes d'entrées sur Paris avec 1 601 140 entrées.
Tournant pour des réalisateurs aussi différents que peuvent l'être Henri-Georges Clouzot, Jean-Pierre Melville, Henri Verneuil, Costa-Gavras ou encore Gérard Oury et Claude Sautet. Il campe aussi bien un flic alcoolique en recherche de réhabilitation dans Le Cercle rouge, qu'un père primesautier dans Tout feu, tout flamme ; un procureur intègre dans I... comme Icare ou un désespéré amoureux dans Clair de femme. Aussi à l'aise dans la comédie (Le Sauvage, La Folie des grandeurs) que le drame (Le Salaire de la peur), il s'impose également dans plusieurs polars : Compartiment tueurs, Police Python 357, Le Cercle rouge, Le choix des armes.
Sa rencontre avec Claude Sautet lui permit d'apposer une empreinte supplémentaire sur le cinéma français : César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul... et les autres (1974) et Garçon ! (1983).
En 1986, Claude Berri l'appela pour camper un Papet plein de truculence et de tragédie dans le diptyque qu'il adapta de Marcel Pagnol : Jean de Florette et Manon des sources.
Enfin, en 1988, dans la comédie musicale Trois places pour le 26, Jacques Demy lui fit interpréter son propre rôle, revenant à Marseille pour y monter un spectacle chanté de sa vie.
Il cumule 94 739 993 entrées France et 39 films répertoriés au box office et il occupe encore à ce jour la Cent-quatre-vingt-quatrième (cent huitante-quatrième / cent octante-quatrième) place du classement "nombre de places cumulés par acteur /actrice.
Ses films ont été également exportés principalement :
- en Italie depuis le succès du Salaire de la Peur qui fera finalement 3 300 000 entrées, exploitation d'abord sporadique puis de plus en plus régulière ;
- en Espagne de manière régulière à partir de 1965 avec Compartiment tueurs.
Grand prix reste d'un de ses plus beaux succès à l'étranger avec 1 720 456 en Espagne et 3 500 000 en Italie.
Dans le tableau, sont comptabilisées et classées les entrées France des films auxquels Yves Montand a participé. Pour certains films, l'année de comptabilisation diffère avec l'année de tournage et de production pour des raisons de sortie et d'exploitation en salle différée.
Film | Année | Réalisateur | Entrées |
---|---|---|---|
Jean de Florette | 1986 | Claude Berri | 7 223 657 entrées |
Le Salaire de la peur | 1953 | Henri-Georges Clouzot | 6 944 306 entrées |
Manon des Sources | 1986 | Claude Berri | 6 645 117 entrées |
La Folie des grandeurs | 1971 | Gérard Oury | 5 565 824 entrées |
Napoléon | 1955 | Sacha Guitry | 5 405 252 entrées |
Paris brûle-t-il ? | 1966 | René Clément | 4 946 274 entrées |
Le Cercle rouge | 1970 | Jean-Pierre Melville | 4 339 821 entrées |
Z | 1969 | Costa-Gavras | 3 952 913 entrées |
Paris chante toujours ! | 1952 | Pierre Montazel | 3 144 242 entrées |
Vivre pour vivre | 1967 | Claude Lelouch | 2 936 035 entrées |
Les héros sont fatigués | 1955 | Yves Ciampi | 2 874 200 entrées |
Vincent, François, Paul… et les autres | 1974 | Claude Sautet | 2 807 800 entrées |
La Route du bonheur (Saluti e baci) | 1953 | Maurice Labro et Giorgio Simonelli | 2 712 791 entrées |
César et Rosalie | 1972 | Claude Sautet | 2 577 865 entrées |
Les Portes de la nuit | 1946 | Marcel Carné | 2 559 337 entrées |
Aimez-vous Brahms ? | 1961 | Anatole Litvak | 2 387 793 entrées |
Souvenirs perdus | 1950 | Christian-Jaque | 2 382 245 entrées |
La Loi | 1959 | Jules Dassin | 2 381 000 entrées |
Le Sauvage | 1975 | Jean-Paul Rappeneau | 2 373 738 entrées |
Tout feu, tout flamme | 1982 | Jean-Paul Rappeneau | 2 279 445 entrées |
L'Aveu | 1970 | Costa-Gavras | 2 140 297 entrées |
L'Air de Paris | 1954 | Marcel Carné | 2 074 167 entrées |
I… comme Icare | 1979 | Henri Verneuil | 1 829 220 entrées |
Le Choix des armes | 1981 | Alain Corneau | 1 787 299 entrées |
Clair de femme | 1979 | Costa-Gavras | 1 767 803 entrées |
Les Sorcières de Salem | 1957 | Raymond Rouleau | 1 686 749 entrées |
Étoile sans lumière | 1945 | Marcel Blistène | 1 651 284 entrées |
Le Diable par la queue | 1969 | Philippe de Broca | 1 620 703 entrées |
Police Python 357 | 1976 | Alain Corneau | 1 464 582 entrées |
Garçon ! | 1983 | Claude Sautet | 1 434 467 entrées |
Le Milliardaire | 1960 | George Cukor | 1 434 281 entrées |
La Menace | 1977 | Alain Corneau | 1 346 966 entrées |
Marguerite de la nuit | 1955 | Claude Autant-Lara | 1 309 923 entrées |
Hommes et loups (Uomini e lupi) | 1957 | Giuseppe De Santis | 1 285 991 entrées |
L'Idole | 1948 | Alexandre Esway | 1 210 540 entrées |
Compartiment tueurs | 1965 | Costa-Gavras | 1 079 154 entrées |
État de siège | 1972 | Costa-Gavras | 1 067 741 entrées |
Grand Prix | 1967 | John Frankenheimer | 996 315 entrées |
Un dénommé Squarcio (La grande strada azzurra) | 1958 | Gillo Pontecorvo | 923 371 entrées |
IP5 | 1992 | Jean-Jacques Beineix | 855 136 entrées |
Le Fils | 1973 | Pierre Granier-Deferre | 830 931 entrées |
La Guerre est finie | 1966 | Alain Resnais | 778 596 entrées |
Le Hasard et la Violence | 1974 | Philippe Labro | 717 036 entrées |
Le Grand Escogriffe | 1977 | Claude Pinoteau | 708 219 entrées |
Ma geisha | 1962 | Jack Cardiff | 684 781 entrées |
Les Routes du sud | 1978 | Joseph Losey | 561 951 entrées |
Premier mai (Festa di maggio, Le Père et l'Enfant) | 1959 | Luis Saslavsky | 529 798 entrées |
Un soir, un train | 1968 | André Delvaux | 318 632 entrées |
Trois places pour le 26 | 1988 | Jacques Demy | 295 017 entrées |
Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) | 1954 | Alessandro Blasetti et Paul Paviot | 209 314 entrées |
Netchaïev est de retour | 1991 | Jacques Deray | 182 515 entrées |
Tout va bien | 1972 | Jean-Luc Godard | 157 162 entrées |
Sanctuaire (Sanctuary) | 1961 | Tony Richardson | 132 623 entrées |
Mister Freedom | 1969 | William Klein | 126 312 entrées |
Beyond therapy | 1987 | Robert Altman | 101 315 entrées |
Melinda (On a Clear Day You Can See Forever) | 1970 | Vincente Minnelli | 28 456 entrées |
Citations
« Un certain Émile Audiffred, producteur de son état, le reconnaît lorsqu'il pousse la porte de son bureau sur la Canebière [...], il était à l'Alcazar lorsque Montand s'y produit, Audiffred croyait très fort à son potentiel scénique, mais regrettait la minceur de son répertoire. "Vivre sans chanson, pour un artiste c'est vivre sans amour ; on n'est rien du tout" lui dira-t-il. »
— Philippe Grocq et Jean Mareska, Montand, qu'est-ce qu'elles ont à tant l'aimer ?
« À L'Alcazar, le patron c'est M. Émile Audiffred. C'est à lui que je dois mes débuts. Il a été très chic pour moi. Il me disait : "Tu verras, petit, tu seras mondial à Marseille !" Et on riait tous les deux. N'empêche que, le premier soir, j'avais un de ces tracs. »
— Yves Montand, L'Express, 1969
« Je me souviens que c'est grâce à Édith Piaf que les Compagnons de la Chanson, Eddie Constantine et Yves Montand débutèrent. »
— Georges Perec, Je me souviens, numéro 49.
Filmographie
Longs métrages
- 1944 : Étoile sans lumière de Marcel Blistène : Pierre
- 1946 : Les Portes de la nuit de Marcel Carné : Diego
- 1948 : L'Idole d'Alexandre Esway : Fontana
- 1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque : Raoul, dans le sketch : Un violon
- 1951 : Paris est toujours Paris (Parigi è sempre Parigi), de Luciano Emmer - uniquement chanson
- 1951 : L'Auberge rouge de Claude Autant-Lara (non crédité au générique, n'apparaît que par son interprétation de la narration chantée)
- 1951 : Mon ami Pierre de Paula Neurisse et Louis Félix - Uniquement le commentaire -
- 1952 : Paris chante toujours ! de Pierre Montazel : lui-même
- 1953 : Le Salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot : Mario
- 1953 : La Route du bonheur (Saluti e baci) de Maurice Labro et Giorgio Simonelli- Lui-même (participation)
- 1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) d'Alessandro Blasetti et Paul Paviot : Vasco
- 1954 : L'Air de Paris de Marcel Carné - Uniquement la voix
- 1955 : Les héros sont fatigués d'Yves Ciampi : Michel Rivière
- 1955 : Napoléon de Sacha Guitry : le Maréchal Lefebvre
- 1955 : Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara : M. Léon
- 1956 : Hommes et loups (Uomini e lupi) de Giuseppe De Santis : Ricuccio
- 1957 : La Rose des vents (Die Windrose) de Joris Ivens et Yannick Bellon, dans le sketch : Un matin comme les autres - Yves
- 1957 : Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau : John Proctor
- 1957 : Un dénommé Squarcio (La grande strada azzurra) de Gillo Pontecorvo : Giovanni Squarcio
- 1958 : Premier mai (Festa di maggio) de Luis Saslavsky : Jean Meunier
- 1958 : Les Vikings - (The Vikings) de Richard Fleischer - Uniquement la narration -
- 1958 : Django Reinhardt de Paul Paviot : voix off récitant
- 1959 : La Loi (La Legge) de Jules Dassin : Matteo Brigante
- 1960 : Le Milliardaire (Let's Make Love) de George Cukor : Jean-Marc Clément / Alexander Dumas
- 1961 : Sanctuaire (Sanctuary) de Tony Richardson : Candy
- 1961 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye Again) d'Anatole Litvak : Roger Demarest
- 1962 : Ma geisha (My Geisha) de Jack Cardiff : Paul Robeix
- 1963 : Le Joli Mai de Chris Marker - Uniquement la narration -
- 1965 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras : l'inspecteur Grazziani, dit « Grazzi »
- 1966 : La Guerre est finie d'Alain Resnais : Diego Mora
- 1966 : Paris brûle-t-il ? (Is Paris Burning?) de René Clément : Marcel Bizien
- 1966 : Grand Prix de John Frankenheimer : Jean- Pierre Sarti
- 1967 : Vivre pour vivre de Claude Lelouch : Robert Colomb
- 1968 : Un soir, un train d'André Delvaux : Mathias
- 1969 : Mister Freedom de William Klein : le Capitaine Formidable
- 1969 : Z de Costa-Gavras : le député
- 1969 : Le Diable par la queue de Philippe de Broca : le baron César
- 1969 : Dieu a choisi Paris de Gilbert Prouteau - Uniquement la voix
- 1970 : L'Aveu de Costa-Gavras : Artur
- 1970 : Melinda, (On a Clear Day You Can See Forever) de Vincente Minnelli : Docteur Marc Chabot
- 1970 : Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville : Jansen
- 1971 : La Folie des grandeurs de Gérard Oury : Blaze
- 1972 : État de siège de Costa-Gavras : Philip Michael Santore
- 1972 : Tout va bien de Jean-Luc Godard : Jacques
- 1972 : César et Rosalie de Claude Sautet : César
- 1973 : Le Fils de Pierre Granier-Deferre : Ange Orahona
- 1973 : Les Deux Mémoires de Jorge Semprún - Uniquement la narration -
- 1974 : La Solitude du chanteur de fond de Chris Marker (documentaire)
- 1974 : Le Hasard et la Violence de Philippe Labro : Laurent Bermann
- 1974 : Vincent, François, Paul... et les autres de Claude Sautet : Vincent
- 1974 : Vive la France de Michel Audiard - documentaire, uniquement le narrateur -
- 1975 : Section spéciale de Costa-Gavras (simple apparition)
- 1975 : Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau : Martin
- 1976 : Police Python 357 d'Alain Corneau : l'inspecteur Marc Ferrot
- 1977 : Le Grand Escogriffe de Claude Pinoteau : Morland
- 1977 : La Menace d'Alain Corneau : Henri Savin
- 1977 : Le Fond de l'air est rouge de Chris Marker - Participation -
- 1978 : Les Routes du sud de Joseph Losey : Jean Larréa
- 1979 : Clair de femme de Costa-Gavras : Michel
- 1979 : I... comme Icare d'Henri Verneuil : le procureur Henri Volney
- 1981 : Le Choix des armes d'Alain Corneau : Noël Durieux
- 1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau : Victor Valance
- 1983 : Garçon ! de Claude Sautet : Alex
- 1985 : Tempête de neige sur la jungle de Jacques-Yves Cousteau - documentaire, uniquement voix off-
- 1986 : diptyque Jean de Florette et Manon des sources de Claude Berri : César Soubeyran dit "Papet"
- 1987 : Beyond therapy de Robert Altman - uniquement le narrateur
- 1988 : Trois places pour le 26 de Jacques Demy : lui-même
- 1991 : Netchaïev est de retour de Jacques Deray : Pierre Marroux
- 1992 : IP5 : L'île aux pachydermes de Jean-Jacques Beineix : Léon Marcel
Le prénom César est plusieurs fois présent dans sa filmographie, on peut citer, par ordre chronologique :
- Le baron César du Diable par la queue de Philippe de Broca.
- Dans la Folie des grandeurs de Gérard Oury, il est Blaze, le valet de Don Salluste/Louis de Funès, lequel lui fait endosser l'identité du brigand César.
- César, le macho craquant de César et Rosalie, de Claude Sautet, avec Rosalie/Romy Schneider.
- Et enfin, le Papet César Soubeyran de Marcel Pagnol, dans les films de Claude Berri, Jean de Florette et Manon des sources.
Courts et moyens métrages
- 1945 : Silence...antenne de René Lucot - court métrage -
- 1949 : La Ville et ses chansons de Jacques Planche - court métrage -
- 1953 : Étoiles au soleil de Jacques Guillon - Lui-même - court métrage -
- 1966 : Rotterdam Europort de Joris Ivens - court métrage, uniquement le commentaire -
- 1966 : Le Cours d'une vie : Louis Lecoin de Jean Desvilles et Jacques d'Arribehaude- court métrage, uniquement le commentaire -
- 1969 : Le Deuxième Procès d'Arthur London de Chris Marker - moyen métrage
- 1969 : Jour de tournage de Chris Marker - court métrage -
- 1974 : T'es fou Marcel... de Jean Rochefort - court métrage -
- 1974 : Una mariposa en la noche de Armando Bo - court métrage, uniquement la voix -
- 1977 : Jacques Prévert de Jean Desvilles - court métrage, documentaire : uniquement voix off-
Théâtre
- 1954 : Les Sorcières de Salem d'Arthur Miller, mise en scène Raymond Rouleau, Théâtre Sarah-Bernhardt
- 1963 : Des clowns par milliers d'Herb Gardner, mise en scène Raymond Rouleau, Théâtre du Gymnase
Publication
- Yves Montand, Du soleil plein la tête, souvenirs recueillis par Jean Denys, Les Éditeurs français réunis, 1955.
Distinctions
Récompenses
- 1957 : Meilleur acteur au festival international du film de Karlovy Vary pour Les Sorcières de Salem (prix collectif remporté avec Simone Signoret et Mylène Demongeot)
- 1962 : Primetime Emmy Awards de la meilleure prestation individuelle pour une émission de variétés ou musicale pour Yves Montand on Broadway (1961) sur ABC
- 1973 : David di Donatello du meilleur acteur étranger pour César et Rosalie (ex-æquo avec Laurence Olivier pour Le Limier)
- 1976 : Bambi pour Le Sauvage (partagé avec Catherine Deneuve)
- 1976 : Meilleur acteur au festival du film de Taormine pour Police Python 357
- 1988 : hommage au gala du Film Society of Lincoln Center
Nominations
- 1961 : nomination au British Academy Film Award du meilleur acteur étranger pour Le Milliardaire (Let's Make Love)
- 1967 : nomination au prix du meilleur acteur de la National Society of Film Critics pour La guerre est finie (ex-æquo avec Marcello Mastroianni pour L'Étranger)
- 1967 : nomination au prix du meilleur acteur de la New York Film Critics Circle pour La guerre est finie
- 1980 : nomination au César du meilleur acteur pour I... comme Icare
- 1984 : nomination au César du meilleur acteur pour Garçon !
- 1988 : nomination au British Academy Film Award du meilleur acteur pour Jean de Florette
Réduire
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article adapté de Yves Montand de Wikipédia en français (auteurs)